Ennui total [libre]

Non que Matt soit du genre à fréquenter les discothèques. Ou peut-être un peu. Le fait qu’il soit dans la boîte la plus branchée de la ville était simplement due au hasard. Au hasard, mais pas seulement. Après tout, il en était comme qui dirait le propriétaire, ce qui résolvait le problème du pourquoi. Il avait sa boîte à gérer, et c’était ce qu’il faisait : il la gérait.
Il faisait donc ce qu’il faisait chaque soir depuis des années. Assis à son bureau, il donnait des ordres, régentait la boîte la plus populaire de la ville, à l’abri de ces murs insonorisés qui ne laissaient qu’à peine filtrer cette musique agaçante qui attirait tant les foules. Étrange contraste que celui de cet homme qui détestait toute forme de sociabilité, mais qui pourtant en était arrivé à ce stade ou il pouvait avoir n’importe qui ou presque à ses pieds. Hélas blasé de tout ça, le cœur torturé par beaucoup d’autres choses, c’est avec le plus grand ennui qu’il faisait face à tout ça.

Assis à son bureau, donc, c’est avec un soupir qu’il reçu un appel d’un des vigiles lui disant qu’une « célébrité » était descendue à son club. Et comme toujours, il fallait que le gérant lui-même quitte sa tour d’ivoire pour aller le saluer lui-même. Vêtu d’un marcel mettant en valeur sa musculature travaillée, ainsi que d’un de ses habituels jeans, c’est avec un sourire froid qu’il salua l’homme en question (un chanteur quelconque, semblait-il), en lui disant de profiter de sa soirée comme il l’entendait.
Puis, puisqu’il était là, il en profita pour aller se caler au bar, demandant au serveur une vodka bien corsée.

23 heures sonnaient dans la chambre de Nancy Callahan que la belle commençait sérieusement à s’ennuyer fermement. Ne travaillant pas ce soir au Kadie’s, elle ne trouvait rien d’intéressant à faire, flânant de part et d’autre de sa chambre, elle n’était pas vraiment du genre à regarder la télé, des pathétiques chaînes peu instructives et surtout désespérément rébarbatives. Se levant brusquement de son lit, elle se décida alors à aller faire un tour en ville histoire de se changer els idées, elle qui e définissait elle-même comme une fille de la nuit, préférant le crépuscule pour sortir.

Habillée d’un simple pantalon en cuir noir et d’un haut assorti, voici la belle quittant sa chambre pour gagner les rues de San Francisco. Nancy hésita longuement ou aller, traînant de part et d’autre de la ville elle avançait là ou ses pieds la guidaient sans but apparemment ou se diriger.
Soudain une lumière venait succiter son attention, la lumière de la boite de nuit de la ville « L’Imperium », assez connue en ville. Une idée venait illuminer l’esprit de la jeune femme, se ne serais pas une mauvaise idée d’aller rendre visite à un vieil ami…vieil ami ? Non pas vraiment, car le propriétaire de cet endroit, un certain Matt Norton n’était pas vraiment un simple ami de miss Callahan mais bel et bien un ancien petit ami. Son ancien ? Oui, leur relation bien que trouble était passé au stade amical, mais il faut bien se l’avouer, Nancy n’avait jamais réussie à oublier le souvenir de cet homme.

Cesse de palabrer, la voici foulant le premier pas de la boite de nuit, devançant certaines personnes huant à la préférence des videurs à laisser passer la belle mais que voulez vous, Nancy Callahan n’était pas vraiment un modèle d’amabilité mais elle avait la classe et l’élégance, ça compensait amplement.
Affichant un sourire à la fois ravie et remplie d’appréhension, Nancy hésita longuement, ne sachant pas comment faire, elle appréhendait tant sa nouvelle rencontre avec Matt, ne sachant pas comment réagir depuis leur rupture.

Nancy se dirigeât donc vers le bar, commandant un Gin, restant pour l’instant debout en attendant sa commande la belle fixa la piste, l’ambiance était vraiment présente ce soir il faut bien l’avouer.

Ennui… Mais quel ennui… Il en était à se demander pourquoi il persistait dans l’idée de garder ce fichu club, malgré les généreuses propositions qu’on lui faisaient depuis des années. Mais après tout, ce dernier était la seule chose qui lui restait, et malgré tout ce qu‘il pouvait dire contre la musique et tout le reste, il fallait reconnaître qu‘il aurait préféré être damné plutôt que de s‘en débarrasser.
Trop de souvenirs, sans doute.
Toujours assis sur son tabouret, accoudé au bar au milieu de la foule venue s’amuser, il buvait sa vodka sans échanger un mot avec le pauvre serveur, dégageant tout, sauf de la joie de vivre, ainsi installé sur ce fameux siège.
Mais… Il fallait tout de même qu’il jette un œil au fonctionnement de sa boîte, au risque de passer pour incompétent, et rester dix minutes était la moindre des choses. Ça n’était pas comme si il devait faire semblait de s’amuser, n’est ce pas?

Terminant son verre, Matt se préparait à retourner à ses pénates, lorsqu’une crinière dorée attira son attention.
N’allez pas croire qu’il était du genre à se laisser tenter par n’importe quelle fille ayant une chevelure blonde. Seulement, il aurait été idiot de dire qu’il n’avait pas eu une inconsciente, mais présente, attirance pour les jeunes femmes au physique rappelant celui de son ancienne petite amie.

Les yeux posés sur la jeune femme qu’il ne voyait pour l’instant que de dos, il fit signe au barman de lui servir une nouvelle vodka, tentant de se convaincre de s’en retourner à ses pénates. En effet, à chaque fois qu’il voyait une silhouette ressemblant à son ex, il se prenait à espérer que ça pouvait être elle. Et à chaque fois, il était déçu, recevant en pleine face l’évidence selon laquelle il était encore amoureux de cette femme.
Soupirant, il attrapa sa vodka, les pensées se bousculant dans son esprit. Puis, dans un sursaut de dignité visant à se prouver qu’il n’allait pas être dépendant de Nancy toute sa vie, il se leva, et alla l’aborder, n’ayant toujours pas vu son visage.
Quittant son siège, il se dirigea d’un pas assuré vers la jeune femme qui se retourna au même moment.

Il s’agissait de Nancy.

A ce moment précis, Matt sentit son cœur rater un battement tant la surprise fut grande. Il ne s’attendait vraiment pas à la voir, dans son propre club, surtout… Depuis tout ce temps. Sa bouche fut traversée par un bref sourire, avant qu’il ne prenne la parole :

« Tu es… Magnifique. Enfin… Qu’est ce que… »

Le choc, la surprise, l'empêchaient de parler correctement et malgré ses résolutions, il ne pouvait qu'être heureux de la voir devant lui.

Et voilà, la soirée semblait ressembler à n'importe quelle autre soirée qu'elle passait accoudée à ce bar de la boite de nuit. Nancy commençait par prendre un verre d'alcool, son verre de Gin comme le veut la tradition, dans les bonnes règles de l’art dirons nous. Pour une fois que ce n’était pas elle qui faisait le show comme au Kadie’s, il faut dire que la jeune femme se sentais un peu inutile, s’ennuyant légèrement à attendre vainement que ça commande arrive.
Elle était perdue dans ses pensées, pianotant distraitement sur le bord du comptoir et attendant que le barman lui prépare son autre boisson. Voir les gens fumer lui donnait presque envie de recommencer, mais la jeune femme s’en était résolue depuis maintenant quelques longs et douloureux mois. Mais depuis l’apparition de ses nouveaux dons, déphasée et perdue, toute seule, elle ressentais de plus en plus le besoin de retrouver ses petites barres blanches et oranges favorites.

Elle croisa ses jambes parfaites avant que le barman ne lui tende sa consommation dont elle en prise même pas la peine de répondre, se contentant de le gratifier avec un malicieux sourire en coin comme elle savait si bien faire, en guise de réponse. Ce soir, elle ne voulait pas suivre les conventions. Quoiqu'elle ne les suive jamais réellement il faut bien l’avouer. Se contentant de n’œuvrer que pour elle seule, femme indépendante et solitaire, telle était sa devise, n’avoir aucun compte à rendre à personne.
Elle n'entendit pas, ni ne vit ce jeune homme venant d’arriver au bar s'avancer vers le comptoir trop préoccupée à boire une gorgée de son Gin Fizz. Délicieux bien qu'un peu trop sucré. Dommage, la prochaine fois, elle se prendra un autre verre de tequila voir même un si classique mais si bon verre de vodka.

Mais une effluve de parfum familier, cette odeur, cette prestance, ce charisme, Nancy le reconnu de suite, une seule personne arrivait à procurer autant d’effet, réussissait à autant la faire vibrer de tout son être. Ses pensées se confirmèrent au son de la voix de l’homme, cela ne faisait aucun doute, elle avait bien pensée, c’était bien l’homme auquel elle pensait, même dans ses rêves il ne cessait d ‘être obni-présent. Se retournant alors au ralentit, tout le corps de miss Callahan ne pouvait s’empêcher de vibrer, un petit sentiment de frissons venant s’emparer d’elle à la présence de cet homme…Matt Norton !
Posant alors son verre sans y faire attention à présent, son regard était braqué en direction du sien, pendant un laps de temps très court mais qui semblait signifier une éternité pour la jeune femme, juste profiter de cet instant, plonger son regard dans le sien, même les paroles n’arrivèrent pas à décrire ce qui s’échangeait entre le regard de la belle et celui qui fut, qui est et restera l’homme pour qui son cœur bat…l’homme de sa vie.
Un petit sourire nerveux se dessina alors sur le doux visage de la belle blonde, ne sachant que dire même suite au compliment que venait de lui faire Matt.

« Merci…Matt… Toi aussi…tu es si…enfin, tu n’as pas changé… »
lâcha elle péniblement, n’arrivant pas à aligner une phrase claire et entière tant l’émotion l’envahissait.

Elle ne pouvait plus se retenir à présent, Nancy se rapprocha alors du jeune homme, le serrant dans ses bras, une étreinte amicale ? Qui sais, enfin c’est al seule chose qui lui venait à l’esprit, pas la plus judicieuse sûrement mais c’est le seul geste que Nancy avait eu sur le moment pour montrer à qu’el point il l’avait manqué.

La voir devant lui faisait surgir des centaines de souvenirs en même temps. Elle n’avait pas changé, et était devenue, si c’était possible, encore plus belle que dans son souvenir. Voir la personne qui avait hanté ses rêves assise dans son propre club lui faisait se demander pourquoi ils en étaient venus à se séparer. Voilà pourquoi il avait gardé ses distances, tout ce temps, sans doute pour éviter d’avoir à se poser une question aussi douloureuse.
Elle lui faisait exactement le même effet que lorsqu’il l’avait vue pour la première fois. Cet homme qui, habituellement était dur, impassible, fondait littéralement devant elle. Nancy n’était pas uniquement cette beauté somptueuse pouvant être comparée à la perfection et jalousée par bien des femmes…Non, elle était aussi unique, dégageant une telle grâce…
Matt pouvait se rappeler les heures passées à la regarder : lorsqu’elle dormait, il lui arrivait de passer une partie de la nuit les yeux rivés sur ce visage d’ange, laissant vagabonder ses pensées les plus enflammées…

Il ne pouvait pas prononcer un mot, une partie de lui tentant de le rappeler à la raison, lui rappelant les causes qui avaient causées leur séparation, le fait qu’il devait avoir l’air complètement stupide, là devant elle. C’était comme si tout le reste du club avait disparu, comme si il ne restait plus qu’eux deux. Il n’entendait plus qu’à peine cette musique assourdissante qui lui martelait pourtant la tête cinq minutes auparavant, comme si son être tout entier était totalement absorbé par la présence de la jeune femme. Il ne s’agissait pas de ses pouvoirs, non.
Malgré le fait qu’il ignorait totalement qu’elle en soit dotée, elle aussi, il avait absorbé les siens il y avait bien longtemps, vers la fin de leur relation. C’était sans doute ses premiers dons, ceux qui avaient commencé à l’effrayer car il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, et ceux qui l’avaient poussé à s’éloigner de Nancy parce qu’il craignait de lui faire du mal…
Mais toutes ces craintes ne lui étaient pas venues à l’esprit, Matt étant beaucoup trop absorbé par la jeune femme qui venait à présent de le prendre dans ses bras. La tête posée sur les cheveux au parfum lui rappelant mille souvenirs, il lui fallu quelques secondes avant de l’enlacer à son tour.

Sentir son corps contre le sien… Étais-ce là la réalité et non pas un de ces rêves qu‘il maudissait au réveil pour lui avoir ainsi donné l‘espoir?
Ils restèrent quelques secondes ainsi liés. Sans doute les employés du club se demandaient qui pouvait être la jeune femme dont leur patron semblait si proche…

Mais il ne pouvait pas se laisser aller à de tels élans, malgré ce que lui inspirait Nancy. Il devait briser cette accolade avant qu’elle ne les emporte beaucoup plus loin.
Se séparant doucement de l’étreinte de Nancy, sans pour autant cesser de la regarder, il demanda alors :

« Je t’offre un verre? Ou… Tu attends peut-être quelqu’un? »

L’idée lui glaça le sang. Et si Nancy avait… Quelqu’un d’autre? Aux dernières nouvelles, ça n’était pas le cas : malgré le fait qu’ils ne se voient plus depuis un moment, ça n’empêchait pas Matt d’aller aux nouvelles… Mais tout était possible…

Poursuivant, savourant son étreinte avec Matt, Nancy en oubliait presque où elle se trouvait. C’est comme ci en l’espace de quelques seconde la discothèque s’était figée, le temps arrêté, pour ne laisser agir que les deux jeunes qui après une longue, trop longue absence pour le belle, qui en délectait chaque seconde passé en compagnie de celui qui était le seul à faire battre son cœur de cette manière. En effet, le souffle de Nancy était décuplé, ses battements s’accélérant, toujours sous l’emprise du jeune homme elle ne pouvait s’en défaire. Biensur elle avait essayé mainte fois de ’oublier, deux fois même elle avait pensée être amoureuse mais bizarrement elle en réussissait jamais à effacer le souvenir d’un certain Matt Norton. Il fallait se rendre à l’évidence, Nancy ne pourrait jamais se défaire de cette emprise.
Après quelques secondes, le jeune homme se retira alors quelque peu, lui demandant si elle attendait quelqu’un. Question assez stupide pour elle, qui était spécialement venue pour voir le charmant jeune homme après tant de temps passé sans sa présence, mais elle se devait de minimiser les choses, essayer de cacher le pourquoi de sa venue pour ne pas paraître si faible, fragile, chose qu’elle détestait amèrement, seul cet homme présent en face d’elle, lui procurait cet effet de dépendance.

« Un verre ? Pourquoi pas, j’ai prise un Gin mais malheureusement j’ai bien peur que ce soit insuffisant. »
déclara elle alors avec un sourire malicieux en coin. Nancy ne pouvais plus dissimuler sa joie, son visage s’illuminant en la présence de Matt, elle ne pouvais que se sentir bien, oublier durant quelque temps ses problèmes.

« Et non, je n’attendait personne, je suis venue toute seule. »

Nancy essaya alors de s’arracher de son emprise, essayer d’éviter son regard qui la plongeait à chaque fois dans une certaine mélancolie, une nostalgie du passé. Fuyant son regard elle regardait alors la piste, mais c’était bien plus fort qu’elle, comme paradoxalement attirée tel un aimant par ces yeux qui en disaient long, elle aurait très bien pu se noyer à travers tant ils exprimaient de choses pour elle. Il était là, impassible devant elle.

« J’ai tellement de choses à te raconter Matt, à te dire…mais on ne pourrais pas aller à un endroit plus tranquille avec moins de bruit ? »

Nancy s’exprimait alors en se rapprochant du jeune homme pour qu’il puisse entendre tout ce dont elle disais, il faut dire qu’avec la musique sur la piste il était dur d’avoir une conversation normale, et surtout trop de personne, Nancy voulait profiter au maximum de cette rencontre sans être dérangée par quiconque.

Matt détestait cette impression de dépendance qui l’envahissait à chaque fois qu’il était avec Nancy. Comme il l’avait dit plus tôt, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés, il n’avait pu retirer son regard de cette personne qui dégageait à la fois une impression de grande force, mais aussi celle d’une immense vulnérabilité. C’était la seule qui lui avait jamais fait ressentir cet étrange sentiment, même si il lui avait fallu du temps pour s’en rendre compte, et même si il avait du se poser la fameuse question « Est-ce cela qu’on appelle l’amour? »
Oui.
Lui qui n’aurait jamais pensé le connaître avant Nancy, ni même daigné l’imaginer, lui qui avait pensé depuis toujours que ça n’étaient que balivernes, qu’une fable stupide visant à vendre, et à faire rêver les pauvres gens s’était laissé prendre au piège par la belle blonde.
Et ce qu’il ressentait en la voyant était mille fois plus fort que toutes les stupides images que l’on en faisait à travers le monde. Il l’aimait au point de s’éloigner d’elle pour la protéger.
Et à présent, elle était là, à nouveau, comme une divine apparition.
Matt pouvait encore sentir la force de son corps qui avait été tout contre le sien quelques secondes auparavant.

Et elle était venue seule et n‘attendais personne.

Une pointe d’espoir, aussi futile qu’une légère brise, vint caresser l’esprit de Matthew. Cela ne voulait rien dire, n’est ce pas?
Comment se pouvait-il qu’un type comme lui, qui s’était jeté sans hésiter dans les pires bagarres qui avait fait les pires erreurs de jeunesses, soit comme hypnotisé par une femme, au point de se mettre à espérer comme le ferait n’importe quel adolescent? Malgré ses raisonnements intérieurs, rien n’y pouvait.

« On pourrait aller dans mon bureau », répondit-il machinalement au besoin de la jeune femme d’aller dans un endroit moins bruyant.
Il aurait préféré rester ici. Seul dans un endroit clos avec la jeune femme, il ne savait si il pourrait répondre de lui. Rester avec une femme qui pouvait faire de lui ce qu’elle voulait, n’étais-ce pas un peu… Risqué?
Plus besoin de prendre de boissons, il avait ce qu’il voulait dans son luxueux bureau.

« Par ici »

Il s’éloigna de la jeune femme, désireux de quitter la délicieuse promiscuité qui s’était installée, et se dirigea vers une porte non loin d’eux sur laquelle il était écrit « ne pas entrer, réservé au personnel ».
Derrière, se trouvaient plusieurs rangées de portes, et, en face, un ascenseur menant directement au bureau.

Durant le court laps de temps qu’ils passèrent dans l’ascenseur, Matt ne dit rien, ne sachant comment combler le silence. Puis, enfin, ils débouchèrent sur la vaste pièce décorée avec goût par une quelconque créatrice à la mode.

Allant directement à son bureau, comme pour mettre le plus de distance entre lui et Nancy, il s’y assit.

« Assied toi ».

Il avait l’air impassible, comme toujours, le visage neutre, ne laissant passer aucune émotion, alors qu’à l’intérieur, il était dans un état que le pire des volcans n’aurait pu égaler.

Et voici donc les deux jeune gens quittant la pièce centrale, la piste de danse de la boite de nuit sans une once de tristesse pour Nancy qui en étais ravie. Elle était à la fois heureuse de se retrouver seule avec Matt mais appréhendait, plus que ça, avait peur de succomber une fois de plus à celui qui obnubilait sans cesse ses pensées, ses rêves, jusqu'à créer une certaine dépendance. Elle ne pouvait plus rien y faire et comprise assez vite cette alchimie, cette sensation de bien être, de plénitude à chaque fois qu’elle se retrouvait à coté du jeune homme. Et est ce de l’amour ? Oh que oui, et bel et bien le grand amour qui ne vous arrive qu’une fois, l’homme de sa vie dont elle ne se voyait pas vivre sans sa présence. Bien que leur rupture fut assez directe, Nancy conservait une certaine peine à cela, une infime partie d’elle espérant le retrouver de nouveaux. Comme cela, droite devant lui, elle en oubliait complètement le pourquoi de leur rupture, trop envahie par cette enivrante sensation que lui procurait Matt.

Ils quittèrent donc la piste arrivant dans l’ascenseur puis les couloirs pour enfin pénétrer le bureau du grand directeur de l’Imperium sans un mot. Un blanc s’était donc instauré depuis quelques minutes, non pas que Nancy ne savais pas quoi dire mais une fois de plus les paroles étaient à ce moment comme superflue, savourant encore sa rencontre, réaliser qu’il était bien là, et pour elle. Mais ce que Nancy redoutais le plus se fit sentir quand elle foula les bureaux, elle n’avait aucun secret pour Matt, lui faisant pleinement confiance, mais depuis quelques temps une chose, un événement était venue s’emparer de la jeune femme, lui donnant des capacités surhumaines. Déboussolée, Nancy n’en parlait et n’en avait toujours parlée à personne, peur des représailles et ne trouvant encore personne digne de confiance pour qu’elle puisse s’exprimer à ce sujet, mais avec Matt tout était différent.

Il venait de l’inviter à s’asseoir sur le canapé présent dans les bureaux. Assise, Nancy ne savait que faire, lui avouer ce qu’elle était devenue, le monstre qu’elle était devenue ou se taire par peur de le faire fuir. Encore plus déphasée et perplexe, voici la jeune femme commençant légèrement à trembler des mains, qu’elle cacha immédiatement en tentant de dissimulés en les glissant au milieu de ses cuisses. Stressée et déboussolée, Nancy fuyait toujours le regard du jeune homme, la connaissants i bien il aurait pu à travers ses yeux lire son malaise, mais ne voulant pas l’alarmer, une telle annonce Dieu seul sais les conséquences désastreuses que cela aurait provoqué aux deux jeunes, ne voulant pas prendre ce risque Nancy n’en parlait pas.

« Matt…je ne sais pas comment dire ça…mais…mais en ce moment j’ai vraiment besoin de toi… »
déclara elle presque qu’en le murmurant, sa voix enrouée et une profonde boule au ventre, Nancy leva alors son regard en direction de celui de Matt, ses yeux troublant de sincérité et scintillants chargés d’émotions.

« Je ne sais pas ce que je vais faire…je ne sais pas quoi faire… »

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